Connaissez-vous la chute Montmorency, sur la Côte-de-Beaupré, tout près
de Québec? Au fil des ans, plusieurs personnes ont juré y avoir vu,
quand la nuit tombe, une silhouette féminine, fine et blanche. C’est
celle de Mathilde Robin, morte en 1759. Ou plutôt, celle du fantôme de
cette femme qu’on appelle désormais : la Dame blanche…
Remontons le fil du temps jusqu’en 1759 : Mathilde vit sur la
Côte-de-Beaupré. Elle est pleinement heureuse : à la fin de l’été, elle
épousera le beau Louis, celui qui fait battre son cœur. Mathilde a cousu
elle-même sa robe de mariée, blanche, comme il se doit. Quelques
rumeurs planent sur Québec, comme quoi les Anglais voudraient s’emparer
de la ville, mais Mathilde n’y prête pas trop attention. Rien ne peut
assombrir son bonheur… Rien, sauf la guerre. Car le 31 juillet, tout
bascule. Des cris retentissent soudain : les Anglais sont là, au pied de
la chute! Ils veulent prendre Québec aux mains de la France! Les femmes
et les enfants se réfugient dans la forêt pour attendre la fin des
combats. Les hommes vont prêter main-forte aux soldats français. Le
courageux Louis embrasse Mathilde et promet de revenir rapidement.
La Bataille de la chute Montmorency dure quelques jours. Quand elle
cesse enfin, malgré le triste tableau des soldats des deux camps morts
ici et là, des cris de joie montent dans le ciel de Québec : les
Français ont gagné! Victoire! Les hommes regagnent la forêt pour
retrouver leurs proches. Le cœur serré, Mathilde attend. Louis ne
revient pas. Presque tous sont de retour, maintenant… et Mathilde
attend, encore et encore.
Un commandant lui apprend la terrible
nouvelle: Louis est mort au combat. Il ne reviendra pas. Folle de
douleur, elle court vers sa maison, enfile sa robe de mariée blanche,
pose son voile sur ses cheveux. Mathilde Robin se dirige ensuite vers la
chute où son fiancé et elle aimaient tant se promener.
Cette
chute au pied de laquelle Louis a péri. La pleine lune éclaire sa
silhouette fragile. Mathilde ouvre largement les bras en croix. Dans un
dernier gémissement de douleur, elle se laisse tomber dans les eaux
tumultueuses de la chute Montmorency. On dit que son voile fut emporté
par le vent et qu’il se déposa sur les rochers. Quand les gens de la
Côte-de-Beaupré passèrent devant, le lendemain, une nouvelle cascade
était apparue. On l’appela le Voile de la mariée. Elle est toujours là,
juste à gauche de la chute.
Aujourd’hui, deux siècles et demi
plus tard, si vous passez par la chute Montmorency, la nuit, vous
apercevrez sans doute une frêle jeune fille vêtue d’une longue robe
blanche. C’est le fantôme de Mathilde, la Dame blanche. Il arrive même
qu’on l’entende gémir jusque sur l’île d’Orléans. Si vous la voyez, ne
l’approchez pas trop… On raconte que tous ceux qui ont tenté de toucher à
la robe de la belle Mathilde ont connu une mort brutale quelques jours
plus tard… Alors contentez-vous de regarder, de loin, le Voile de la
mariée et cette Dame blanche, qui pleure pour toujours la mort de son
fiancé.
Vous pouvez la trouver dans cette adresse:
http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/lf/Tous-les-dossiers-et-les-publications-LF/Legendes-canadiennes/toutes-les-videos/p-18497-La-Dame-blanche.htm